Si la météo de l’été 2025 s’écrivait déjà… à l’échelle planétaire ?

Des signaux globaux laissent présager un été 2025 chaud et précoce en Europe. Analyse complète à découvrir.
Publié le
22/5/2025
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Depuis plusieurs semaines, des signaux météo à grande échelle laissent entrevoir un scénario bien installé pour l’été 2025. Si la prudence reste de mise face aux incertitudes naturelles des tendances saisonnières, plusieurs phénomènes d’ampleur planétaire se mettent en place, suggérant que l’Europe et la France en particulier pourrait basculer très tôt dans un régime chaud et sec.

Alors, simple emballement de cartes ou véritable bascule climatique ? On vous explique, point par point.

Cette analyse a été réalisée par Extrême Météo, prévisionniste sur Prévi+ pour les départements de la Drôme et de l’Ardèche.

Un réchauffement stratosphérique final… très précoce

Le 9 mars dernier, un réchauffement stratosphérique final (RSF) a été observé. Pour faire simple, il s’agit d’un basculement saisonnier au sommet de l’atmosphère, vers 30 kilomètres d’altitude, où les vents zonaux (d’ouest) s’effondrent et passent au régime est.

Source : World Climate Service

Quand ce phénomène se produit tôt dans l’année comme c’est le cas ici, cela peut avoir des répercussions sur la dynamique atmosphérique des mois qui suivent. Et l’histoire météo récente renforce cette hypothèse : les années 2016, 2022, 1985 ou encore 1986, qui ont toutes connu un RSF précoce, ont été marquées en France par des étés secs à très secs.

Source : World Climate Service

Il ne s’agit évidemment pas d’une règle absolue, mais dans un contexte déjà tendu au nord de l’Europe sur le plan hydrique, ce type de signal n’est pas à négliger.

Windy.com - Anomalie d'humidité : 0-100 cm

Des bascules atmosphériques globales en cascade

Les modèles météo mondiaux enregistrent depuis mi-mai des évolutions importantes dans la circulation atmosphérique de l’hémisphère nord. Ces transformations ne sont pas anodines : elles traduisent un changement de régime à l’échelle planétaire, qui conditionne fortement le type de temps que l’on peut attendre pour les prochaines semaines.


Voici les points clés à retenir :

  • La mousson indienne entre en scène. Son démarrage réel, observé autour du 18-20 mai, libère une grande quantité de chaleur latente dans l’atmosphère. Ce réchauffement favorise l’établissement durable de hautes pressions sur l’est de l’Eurasie.

  • On passe d’un régime EAMT- à EAMT+. Cette terminologie (East Asia Mountain Torque) désigne un changement de configuration des masses d’air autour de l’Himalaya : les hautes pressions glissent vers l’est, modifiant l’équilibre général de la circulation en altitude.

  • En conséquence, le courant-jet du Pacifique Nord s’étend : il parvient à "casser" le blocage atmosphérique présent depuis plusieurs mois, provoquant un glissement global des centres d’action.
  • Les basses pressions plongent sur le nord du Pacifique et du Canada, pendant qu’un anticyclone s’installe sur l’est des États-Unis. Cela favorise un contraste fort entre les deux côtes : orages et tornades à l’ouest, chaleur stable à l’est.

Et l’Europe dans tout ça ?

Ce basculement d’échelle planétaire n’épargne pas notre continent. En Europe aussi, la circulation atmosphérique est en train de changer :

  • Le blocage anticyclonique nord-atlantique, présent quasi sans interruption depuis février, semble s’effondrer.

  • Un nouveau régime se met en place, avec des pressions plus basses sur les hautes latitudes et une ceinture subtropicale anticyclonique qui remonte en latitude.

  • Cela ressemble à une mise en mode été de l’hémisphère nord. En France, cette configuration favorise un flux de sud-ouest chaud et sec un classique des périodes estivales stables.

Le modèle européen (ECMWF) ne s’y trompe pas : il projette une montée progressive de la chaleur à partir de début juin, notamment sur le sud et le sud-ouest de l’Europe. Un anticyclone devrait se renforcer sur la Sibérie, stabilisant davantage cette dynamique.

Vers un été chaud et sec ?

Attention à ne pas tirer de conclusions trop hâtives : les tendances ne sont pas des prévisions. Mais l’ensemble des signaux actuellement observés converge vers une possible installation estivale précoce, accompagnée d’une chaleur durable.

Le seul point d’interrogation majeur reste la place des orages dans ce scénario. Pourront-ils "percer" entre les crêtes anticycloniques ? Auront-ils la capacité à alléger la charge de sécheresse déjà bien présente au nord de l’Europe ? Rien n’est moins sûr. Il faudra observer de près les interactions entre talwegs, gouttes froides et zones dépressionnaires susceptibles de traverser la France.

Une atmosphère mondiale en mouvement

La force de cette analyse réside dans la compréhension des enchaînements globaux. Ce qu’il se passe en Inde ou au large des États-Unis peut conditionner le temps qu’il fera en Provence ou en Bretagne. Le réchauffement stratosphérique, la mousson, les jets polaires et subtropicaux, l’EAMT… tous ces éléments interagissent dans une mécanique atmosphérique fascinante.

L’été 2025 ne fait que commencer, mais ses premiers rouages semblent déjà enclenchés.


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